Trésors cachés et merveilles inattendues : le surprenant d’Authon au fil de la promenade

Le patrimoine au détour d’un mur

Le premier réflexe, quand on pense à Authon, c’est d’imaginer un village campé dans ses traditions, ses maisons de tuffeau et ses airs de campagne. Mais saviez-vous que la commune cache quelques perles d’architecture et de patrimoine rural ?

• Les enduits à pierres vues (XIXe siècle) : Offrant un contraste saisissant avec les façades enduites ou blanchies, certains murs du bourg révèlent leur structure de silex et de tuffeau, bien typique de la vallée de la Cisse, fierté sobre du bâti local. Ce sont ces petits détails qui racontent la géologie du Perche Vendômois : une région où la terre dessine les villages (voir Société Archéologique du Vendômois).
• Les greniers à sel et grosses portes charretières : Curiosités datant de l’époque où Authon était au carrefour du transport de marchandises, ces anciens bâtiments – parfois signalés par leurs linteaux gravés de dates ou de symboles – éveillent l’intérêt des passionnés d’histoire locale.
• Les traces de l’école d’autrefois : Sur le mur d'une ancienne école privée (rue du Champ-Fleuri), on peut encore lire certains mots gravés à la main par des élèves du début du XXe siècle… Un clin d’œil poétique aux générations passées, repérable quand la lumière rase de fin de journée révèle l’écriture.

Petites merveilles sculptées et détails d’art populaire

Pas besoin de tomber sur une statue monumentale pour voir de l’art dans les rues d’Authon. Ici et là se nichent des œuvres minuscules ou inattendues :

• Le banc aux coquillages : Près de la place de l’église, un banc de pierre incrusté de coquillages blancs et roses attire les regards amusés. D’après la tradition orale, il s’agirait d’un souvenir rapporté par un Authonnais ayant voyagé jusqu’à La Rochelle dans les années 1930 : aujourd’hui, il fait le bonheur des enfants intrigués et des amateurs de bancs insolites (Source : témoignage local de Mme V., habitante).
• Les visages sculptés sous les gouttières : Héritage discret mais amusant, certains anciens propriétaires avaient coutume d’orner la sortie de leurs gouttières de petites têtes grotesques en terre cuite. Si vous levez le nez près de la rue des Jardins, vous en apercevrez encore une ou deux, souriantes ou effrayantes selon la météo… Comme on dit ici, « à Authon, même les gouttières gardent la mémoire du village ».

Objets détournés, bricolages d’hier et d’aujourd’hui

Le génie Authonnais, c’est aussi celui du système D et de la créativité rurale. Les détournements d’objets, la récup’ bien sentie et le goût du bric-à-brac font partie du pittoresque local.

• La boîte à livres géante : Près de l’ancienne cabine téléphonique reconvertie, un habitant a eu l’idée de construire une « boîte à livres » hors-norme, façonnée dans une barrique de vin récupérée : elle abrite romans, B.D. ou guides de randonnées, à prendre sans modération (Source : Conseil Municipal d’Authon, 2023).
• La borne à eau en fonte “Belle époque” : Entre la mairie et la salle des fêtes, veille une ancienne borne en fonte, dernier vestige du réseau communal inauguré en 1905 (voir archives municipales d’Authon). Elle porte encore les traces polies de mains de générations de passants, et son robinet fleuri fait figure de mascotte pour les photographes amateurs.
• Le potager suspendu du Chemin de la Renaissance : Le long de ce chemin menant vers la Cisse, de vieilles barattes à lait et deux godets de tracteur servent de pots à fleurs XXL, renouvelés au fil des saisons. Un clin d’œil à la tradition agricole du coin… et une bonne idée pour randonneurs en quête d’ombre ou de senteurs.

Petit inventaire des enseignes et plaques étonnantes

À Authon, il suffit de marcher le nez au vent pour tomber sur des inscriptions ou des enseignes au charme fou. Elles témoignent souvent du passé commerçant ou artisanal de certaines rues, et racontent bien plus qu’une simple adresse :

• L’enseigne du “Peintre en lettres” : Vestige d’un métier qui a marqué le Loir-et-Cher, la belle plaque émaillée « Publicité, Peintre en Lettres, Composition Murale » sur la rue des Rosiers est restée quasiment intacte depuis les années 1960, clin d’œil à ces artisans qui signaient de la main toute la signalétique d’un bourg. Plus qu’un détail, c’est un bout de mémoire à préserver (Source : France Bleu Touraine, reportage 2019 sur les métiers d’antan).
• Les plaques de rues vigneronnes : Si Authon fut longtemps un village de vignes (parfois jusqu’à 60 hectares au début du XXe siècle, INSEE), on retrouve encore quelques plaques de rues émaillées “Chemin Vert”, “Rue des Vignes”, “Clos du Pressoir” – autant d’indices du passé viticole du village.
• La “Plaque du Crédit Agricole” verte et patinée : Elle se cache à demi sur une porte de grange désaffectée, rappelant que le Crédit Agricole du Loir-et-Cher a vu le jour en 1896, période où même les minuscules villages pouvaient afficher fièrement le progrès venu des campagnes (voir Histoire du Crédit Agricole, source CA Atlantique Vendée).

Curiosités naturelles et trésors du terroir

S’il y a bien des objets authentiques à voir, ils ne sont pas tous de la main de l’homme. Authon sait aussi surprendre par son « mobilier végétal », ces arbres et plantes insolites façonnés par le temps, le vent ou la main du jardinier.

• Le marronnier aux trois troncs : Sur la petite place du monument aux morts, un vénérable marronnier déploie trois bras massifs, comme une accolade végétale. Planté pour la commémoration de la fin de la Première guerre mondiale, il abrite chaque printemps de véritables “fêtes de village” spontanées d’oiseaux de passage : pinsons, mésanges, parfois même un couple de chouettes hulottes (Source Ligue pour la Protection des Oiseaux, recensement local).
• Le “pouce d’oie” du chemin des Roches : Roc formé par l’érosion, cette excroissance de calcaire en forme de… pouce d’oie intrigue les enfants du coin, qui y voient parfois une main sortie de terre. C’est aussi un excellent point de vue sur la vallée.
• La glycine centenaire et ses légendes : Adossée à une maison rue du Château, une glycine à la floraison spectaculaire égaye les murs depuis près d’un siècle. Selon la tradition, elle aurait réussi à survivre à la grande gelée de 1956 – prouesse rare pour la région – et ses grappes parfumées ouvrent le bal du printemps dès les premiers beaux jours.

Anecdotes et rencontres au détour du chemin

Authon est aussi le royaume du clin d’œil et de la transmission orale. Quelques objets ou éléments forment la trame de petites histoires qui circulent de bouche à oreille.

• Le tricycle rouge abandonné : Posé chaque été près du vieux lavoir du bourg depuis une dizaine d’années, il fait partie du décor, objet quasi-fantomatique dont personne ne connaît vraiment le propriétaire. Certains racontent qu’il s’agit là d’une forme d’« art installation » volontaire, d’autres y voient un hommage discret à une enfance passée.
• Les moulins “fantômes” de la Cisse : Si la plupart ont disparu, il subsiste encore ici ou là un vieux mécanisme rouillé, restes de l’époque où Authon comptait jusqu’à trois moulins en service (années 1850, source Inventaire Général Région Centre). Plus qu’un objet, une invitation à imaginer la vie d’autrefois.
• Le panneau du “Point de vue des amoureux” : Sur le chemin qui grimpe vers la forêt, quelqu’un a discrètement accroché une ardoise avec ces mots. Là, sur un vieux banc en bois, le panorama sur la vallée offre un spot idéal pour un pique-nique ou une demande en mariage improvisée…

L’Authon d’aujourd’hui : de la surprise à la participation

Le charme d’Authon tient aussi à la capacité de ses habitants à réinventer leur village. Ici, les objets insolites et les détails inattendus sont parfois le fruit de l’initiative locale : ateliers participatifs, collectes pour restaurer une croix du chemin, fêtes de la récupération où chacun expose ses trouvailles ou créations.

Dernier exemple en date : le « parcours surprise », lancé à l’été 2023 par l’Association Authon Animation, invite promeneurs et habitants à signaler sur une carte les “curiosités” qu’ils aiment. Depuis, on a vu fleurir de petits panneaux faits maison devant une haie en topiaire, une vieille pompe à vélo devenue tuteur géant, ou sur un portail qui arbore fièrement la plaque “C’est ici qu’on rit bien”.

Avis aux regards affûtés : chaque semaine ou presque, Authon se réinvente par petites touches… Pour qui prend le temps de regarder, il y a toujours un détail nouveau, un clin d’œil discret, ou un objet qui fait sourire, réfléchir ou réagir. Comme le résument si bien les anciens du coin : « À Authon, tout le monde a le droit de raconter son histoire – on la retrouve dans la rue, sur le chemin, ou au coin du grand marronnier… »

Que vous soyez chasseur de curiosités ou simple promeneur, il est toujours temps de sortir prendre l’air à Authon – on parie que votre prochaine balade vous réservera son lot d’étonnements, petits et grands ?